Les vertus thérapeutiques de l’exercice physique sur la dépression
Il est de plus en plus évident, au gré des recherches, que l’activité physique joue un rôle bénéfique dans la lutte contre la dépression, agissant sur les aspects psychologiques et biologiques sans engendrer de conséquences secondaires majeures. Toutefois, il est crucial de déterminer la meilleure manière de l’intégrer efficacement dans les traitements.
En Suisse, la dépression représente la pathologie psychique la plus répandue, affectant 9% de la population. Au-delà des approches traditionnelles telles que les médicaments antidépresseurs ou la psychothérapie, le rôle de l’activité physique comme traitement complémentaire gagne en reconnaissance pour son efficacité dans la gestion de cette maladie. La course à pied, notamment, s’avère avoir des impacts similaires à ceux des antidépresseurs. « Les recherches actuelles indiquent qu’une activité physique régulière est appropriée pour les cas de dépression de légère à modérée, » note Dre Sylfa Fassassi, médecin au Service de psychiatrie générale du CHUV. « Dans les situations de dépression sévère, elle devrait compléter les traitements pharmacologiques ou psychothérapeutiques pour optimiser l’efficacité du traitement. Cependant, bien que prometteuse, l’intégration de l’activité physique dans les protocoles de traitement standard reste incomplète. Des protocoles plus précis et personnalisés sont nécessaires pour adapter cette méthode de manière efficace en fonction de chaque individu, » ajoute-t-elle.
Des résultats comparables à ceux des antidépresseurs
Une étude récente de l’Université libre d’Amsterdam a examiné les effets de la course à pied en groupe par rapport à ceux des antidépresseurs chez des individus souffrant de dépression et/ou d’anxiété. Après quatre mois de pratique régulière (30 minutes, deux à trois fois par semaine), 43% des participants n’étaient plus catégorisés comme dépressifs selon les critères établis, et environ un tiers avait réduit de moitié la sévérité de leurs symptômes, des résultats presque identiques à ceux du groupe sous traitement médicamenteux. De plus, ceux qui ont couru ont aussi noté une amélioration de plusieurs autres aspects de leur santé physique. « Cette étude montre l’intérêt de cette approche car elle propose un protocole de course à pied reproductible. Cependant, elle révèle aussi que suivre un programme d’exercice régulier peut être difficile, même pour ceux qui préfèrent cette méthode aux antidépresseurs, » analyse Dre Fassassi.
L’engagement dans l’exercice physique
La course à pied est particulièrement bénéfique contre la dépression, mais toute forme d’activité physique est favorable et généralement sans effets indésirables. La marche, par exemple, améliore également la santé mentale. Un autre avantage est l’effet préventif du sport sur l’apparition de nouveaux épisodes dépressifs : les individus actifs sont moins susceptibles de souffrir de dépression. « Il est crucial que les patients s’engagent réellement dans l’activité physique prescrite, ce qui peut parfois être plus complexe que de simplement prendre un médicament, » souligne Dre Fassassi. Dans l’étude mentionnée, presque la moitié des participants du groupe de course à pied n’ont pas complété le nombre de sessions recommandées. Il est donc essentiel que l’activité choisie soit à la fois agréable et facile à intégrer dans la vie quotidienne. La pratique sportive en groupe peut aussi faciliter l’adhésion en offrant une occasion de socialisation, un aspect bénéfique pour le traitement de la dépression. « Cependant, certains symptômes tels que la diminution d’énergie ou la réduction de la capacité à se mobiliser peuvent rendre difficile le début ou la continuation de l’activité physique recommandée. Dans de tels cas, il est préférable de commencer par de petits objectifs, tels que sortir prendre le courrier ou se promener jusqu’à un café, » conseille la spécialiste.
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* J. E. Verhoeven et al. (2023). Antidépresseurs ou thérapie par la course : comparaison des effets sur la santé mentale et physique chez les patients souffrant de troubles dépressifs et anxieux. Journal of Affective Disorders, 329, 19-29. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032723002239
** G. Servant et F. Fourchet. Je bouge… en courant. Sans me blesser. Éditions Rencontres Santé, 2020.
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